A chacun son oisiveté

Cher journal,

Chacun son oisiveté finalement. 

Wolf, 82 ans, a fait 80 km en voiture pour être ici tranquille. Il sait qu’il est trop tôt dans la saison et donc pas de poissons. Une oisiveté de pêche vaine. Ici c’est plat m’a t il expliqué. Et surtout loin de sa femme qui le «tyrannise pour des histoires de gouttes sur la cuvette, vous voyez ? » (pardon cher journal, pardon, mais vu que j’ai «vu», tu dois aussi «voir»). 

Une petite radio à pile grésille de la musique classique, ça participe à notre conversation. Quelques silences aussi. 

Les vers sont devenus trop chers, surtout pour la pêche vaine. Wolf a ses coins pour en ramasser sur la plage. Mais comme pour les spots à champignons : là, je n’en saurais rien. 

On a convenu que la pêche et la photographie avaient pas mal de points communs. Sans forcément les détailler, mais on était d’accord. Tous les deux, nous savions que l’autre savait.

Il m’a aussi demandé de mettre les photos sur Facebook ou les autres internets pour montrer que je collectionne les amants.

Je m’exécute.